Vladimir Poutine en Chine pour consolider son partenariat « sans limite »

En quête de soutien dans sa guerre en Ukraine, le président russe a réservé à la Chine son premier voyage à l'étranger depuis sa réélection. Xi Jinping se dit prêt à renforcer les liens avec la Russie, mais cherche à ne pas s'aliéner l'Europe.Passage en revue de la garde et fanfare jouant les hymnes russe et chinois devant l'immense palais du Peuple qui donne sur la place Tiananmen. Vladimir Poutine a reçu tous les honneurs d'une visite d'Etat ce jeudi matin à Pékin, accueilli par son « cher ami » Xi Jinping. En quête de soutien dans sa guerre en Ukraine, le président russe a réservé à la Chine son premier voyage à l'étranger depuis sa réélection en mars.Son homologue chinois en avait fait de même l'an dernier, se rendant à Moscou peu de temps après son investiture pour un troisième mandat inédit, comme pour mieux sceller leur « amitié sans limite » conclue en février 2002, peu avant que la Russie lance son offensive en Ukraine. « Les relations sino-russes d'aujourd'hui sont durement gagnées, et les deux parties doivent les chérir et les entretenir », a estimé Xi Jinping, se disant prêt à renforcer ces liens.Planche de salut économiqueComme un pied de nez aux Occidentaux, cette rencontre intervient une semaine après la première visite de Xi Jinping en Europe depuis 2019 . Une visite durant laquelle l'homme fort de Pékin n'a rien lâché face aux demandes de la France et de l'Union européenne pour qu'il prenne ses distances avec la Russie et fasse pression sur Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine.En plus de fournir un soutien diplomatique, la Chine est devenue une planche de salut économique essentielle alors que la Russie fait face à de lourdes sanctions occidentales. Le commerce total entre la Chine et la Russie a atteint 240 milliards de dollars en 2023, soit plus du double de 2018 et dépassant de loin l'objectif de 200 milliards de dollars fixé pour 2024 par les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping en 2022. Reprenant le terrain abandonné par les entreprises occidentales, la Chine écoule en Russie ses voitures, machines-outils et appareils électroniques mais aussi des composants électroniques et autres équipements à usage dual qui permettent à la Russie de renforcer son effort de guerre. Inversement, elle achète pétrole, gaz et charbon russes à bon prix. La Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole de la Chine, passant devant l'Arabie saoudite.Corde raideEn se rendant à Pékin, Vladimir Poutine cherche à hisser les relations sino-russes encore d'un niveau. « Nous allons essayer d'établir une coopération plus étroite dans les secteurs de l'industrie et de la haute technologie, de l'espace et de l'énergie nucléaire pacifique, de l'intelligence artificielle, des sources d'énergie renouvelables et d'autres secteurs d'innovation », avait précisé le chef du Kremlin juste avant de s'envoler pour la capitale chinoise, accompagné d'une importante délégation de chefs d'entreprise. A Pékin, les deux hommes ont signé une « déclaration commune » visant à « approfondir » leur partenariat stratégique.Les deux pays ne cessent de renforcer et diversifier leur coopération, alors que convergent leurs intérêts politiques et géostratégiques de long terme. Les régimes de Pékin et Moscou se serrent les coudes pour assurer leur stabilité et sécurité, tout en partageant une vision commune d'un monde avec la volonté de refaçonner un nouvel « ordre mondial » à leur avantage face à un Occident jugé déclinant et fauteur de troubles.Pression occidentaleSi Vladimir Poutine est venu tester son « amitié sans limite », Xi Jinping marche sur la corde raide, soumis à une pression occidentale croissante pour réduire son soutien à la Russie. Il considère son partenariat stratégique avec la Russie comme « le plus important » mais ne veut pas s'aliéner davantage l'Europe, un partenaire commercial clé pour aider à revitaliser son économie atone. De même Pékin cherche à stabiliser, non sans difficultés, ses liens avec les Etats-Unis.De fait, « l'amitié sans limite » avec la Russie garde encore des limites : la Chine ne veut pas entrer dans une guerre qu'elle estime ne pas être la sienne et refuse de franchir la ligne rouge en fournissant directement des armes à la Russie. « La Chine n'a d'autre choix que de maintenir une relation stable et coopérative avec la Russie mais dans le même temps, la Chine est également confrontée à l'impact de la crise en Ukraine et au mécontentement de l'Europe, ce qui nécessite un recalibrage très délicat de la diplomatie chinoise », estime Zhao Minghao, professeur à l'Institut d'études internationales de l'Université Fudan de Shanghai. Sous la pression de Washington, plusieurs petites banques chinoises ont récemment interrompu ou réduit leurs transactions avec leurs clients russes. La Chine retarde toujours la conclusion d'un accord final concernant l'énorme projet de

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