Quinquennat 2023-2028 : l’Assemblée nationale invitée à faire mieux qu’aux précédentes législatures
Quinquennat 2023-2028 : l’Assemblée nationale invitée à faire mieux qu’aux précédentes législatures
Les députés sortis des entrailles des élections de décembre 2023 sont présentement en session extraordinaire ouverte depuis le lundi 29 janvier 2024. Les sujets les plus importants à traiter pendant ces travaux sont la validation des mandats des élus, la mise en place du Bureau définitif et l’investiture du gouvernement. C’est après ces étapes que le train va véritablement quitter la gare. Mais la manière dont la précédente législature a fonctionné, aux pas de tortue, a beaucoup contribué à la fracture entre les députés et leurs électeurs. Les Congolais dans leur majorité ne souhaitent pas qu’il en soit ainsi pour le quinquennat qui vient de commencer. Cependant, à analyser ce qui se passe maintenant dans l’hémicycle du Palais du peuple, il y a risque que nous puissions revivre les mêmes tares du passé. Pourquoi le scepticisme ? Depuis plus d’une semaine après l’ouverture de leurs travaux, les nouveaux locataires de la Chambre basse ne sont qu’au début de l’examen des dossiers des députés provisoires, en vue de la validation de leurs mandats. Combien de temps prendra cette tâche ? Cette question vaut son pesant d’or lorsqu’on se réfère aux images qui ont circulé le jour de la cérémonie inaugurale, montrant des députés en train de somnoler au moment où le président du bureau d’âge prononçait son speech. Que peut-on attendre de tels élus ? In finish, on craint que l’actuelle Chambre basse ne sache pas sortir des sentiers battus ni des pratiques et du comportement des députés sortants. Pour pouvoir impulser une nouvelle dynamique à la plus importante institution législative du pays, le bureau doit se montrer rigoureux vis-à-vis des représentants du peuple, surtout en ce qui concerne leur présence aux séances plénières et des commissions. Car, il ne faut pas que les travaux parlementaires soient l’apanage de quelques élus seulement tandis que les autres se contentent des faramineux émoluments de 21.000 dollars américains, encore qu’on apprenne que désormais cette cagnotte va être revue à la hausse (33.000 USD). Cette nouvelle fait monter déjà la méfiance de la population vis-à-vis de ceux qu’elle a mandatés pour défendre ses intérêts. Les élus ne peuvent remplir ce devoir que s’ils se souviennent tout le temps des conditions infra humaines de la population. Et puisque ce ne sont pas eux qui dirigent la res publica au quotidien, leur obligation est d’exercer un contrôle sans complaisance sur les gestionnaires du pays. L’actuelle Chambre basse est appelée à revaloriser les interpellations, les vraies et non celles qualifiées de perdiémiques dont le seul but est de rançonner les mandataires publics à différents niveaux des responsabilités. Pour mémoire, qu’on se souvient que dans le pays, il y a eu treize (13) parlementaires qui ont bravé la dictature mobutienne pour exiger l’instauration de la démocratie et de la bonne gouvernance en RDC. En dépit de toutes sortes d’humiliations qu’ils ont subies, ils ont tenu bon jusqu’au jour où leur combat a porté des fruits un certain 24 avril 1990. L’exemple de ces courageux députés, appelés à l’époque commissaires du peuple, prouve à suffisance que la RDC peut prendre un nouvel élan à partir de la représentation nationale.